Le paracétamol : un médicament qui n’est pas sans danger

Du fait notamment de sa toxicité en cas de surdosage, l’usage du paracétamol doit être fait avec une grande vigilance

Le Surdosage est gravement toxique pour le foie

La prise en une fois, par un adulte de taille moyenne, de plus de 25 grammes environ de Paracétamol déclenche normalement une hépatite fulminante, aux conséquences mortelles.

Si le même adulte, à la place, prend plus de 10 grammes de Paracétamol environ (10 cachets, par exemple, de Doliprane 1000), cette fois chaque jour pendant deux semaines, ce ne sera pas mieux : après qu’une acidose lactique métabolique se soit éventuellement installée, il développera une cytolyse hépatique qui le mènera droit vers une nécrose du foie, avant quoi en plus, les lésions se seront aussi répercutées aux reins…

Ces seuils de toxicité létale ne sont bien-sûr qu’indicatifs car en réalité ils dépendent beaucoup du poids du patient (attention aux enfants !) et de la durée pendant laquelle les surdoses auront éventuellement été répétées. En outre, certains patients sont plus exposés à ces risques toxiques :

  • les personnes souffrant d’alcoolisme chronique
  • les personnes âgées
  • certains malades hépatiques
  • les patients souffrant d’insuffisance rénale
  • les personnes sous traitement comprenant des inducteurs enzymatiques
  • les personnes pesant moins de 50 kg
  • les personnes souffrant de malnutrition, d’anorexie ou de déshydratation…

Le plus prudent reste donc bien sûr de se tenir très éloigné des seuils de surdosage (en respectant la posologie) et d’éviter l’usage quotidien du Paracétamol au-delà de 5 jours sans en avoir préalablement parlé à son médecin. En effet, même sans atteindre le seuil d’un empoisonnement mortel, un surdosage peut assez vite infliger des lésions graves et irréversibles au foie.

Pensez-y : veillez aussi à ne pas prendre en même temps plusieurs médicaments qui – sans le savoir – pourraient chacun contenir du paracétamol (le surdosage est un risque d’interaction médicamenteuse important)…
IMPORTANT : si vous suspectez une intoxication (par exemple l’absorption en moins de 4 heures de plus de 150 mg de paracétamol par kg de poids corporel), il est indispensable de se rendre au plus vite aux urgences médicales les plus proches.

En effet, dans les moins de 2 heures suivant l’absorption, une décontamination gastro-intestinale (utilisation de charbon actif) reste encore – au moins partiellement – possible. Une administration antidote de N-acétylcystéine par intra-veineuse pourra en outre être effectuée.

Interactions, Effets secondaires et Effets indésirables

Si, dans les conditions normales d’utilisation, le Paracétamol est un médicament particulièrement bien toléré, il n’échappe toutefois pas à certaines exceptions.

Ainsi, en matière d’interactions médicamenteuses, il est déconseillé aussi d’utiliser le Paracétamol en association avec certains anti-coagulants : l’effet de ces derniers peut en effet être démultiplié et des risques d’hémorragie peuvent intervenir.

Pour d’autres raisons (perte d’efficacité antalgique), il est également contre indiqué d’employer le paracétamol en association avec certains antiémétiques (Sétrons).

Du côté des effets secondaires ou indésirables, il ressortirait que la prise quotidienne de faibles doses de paracétamol pendant plusieurs mois augmenterait les risques d’hypertension.

Il semblerait enfin que certaines personnes puissent développer des symptômes d’allergie (asthme, éruptions cutanées…), d’hypersensibilité ou d’intolérance au Paracétamol.

Les contextes propres aux jeunes enfants, à la grossesse ou à l’allaitement peuvent en outre être examinés plus spécifiquement.